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Tarifs famille et amis : les regroupements peuvent-ils faire quelque chose ?
Bien des sujets ont alimenté les conversations dans le cadre du congrès 2019 de Voyages en direct au Club Med Punta Cana : la panne d’électricité survenue durant la soirée d’Air Canada et VAC au Grand Palladium; l’averse tombée sur le beach party de Transat au Secrets; sans oublier les spéculations sur l’identité de l’éventuel acquéreur de Transat…
Mais rien de tout ça n’est parvenu à occulter entièrement la préoccupation de l’heure de bien des conseillers en voyages : les tarifs famille et amis.
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Que faire ? Et qui doit le faire ?
Ce n’est pas d’hier que les abus entourant cette pratique irritent les conseillers en voyages. Mais par les temps qui courent, l’exaspération est telle que certains envisagent maintenant des coups d’éclat pour exprimer leur indignation. Manifestement, ceux-là jugent trop modérée l’approche des associations d'agents qui préfèrent la diplomatie à la fronde.
Mais alors que le pouvoir d’intervention des associations dans ce type de dossier paraît effectivement limité, reviendrait-il aux regroupements d’user de leur influence?
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En marge de leur congrès, PAX en a parlé avec Richard Villeneuve et Anick Dupuis, respectivement président et vice-présidente de Voyages en direct.
Mauvais calcul
Les dirigeants de VED sont bien au fait des récriminations des conseillers vis-à-vis des abus entourant les tarifs famille et amis. Alors que des membres leur avaient déjà rapporté plusieurs cas, le sujet a aussi été abordé lors de la rencontre réservée aux propriétaires dans le cadre du congrès.
D’emblée, Richard Villeneuve et Anick Dupuis s’expliquent mal ces manœuvres de fournisseurs visant, semble-t-il, à contourner le réseau de distribution.
« Il nous semble que leur calcul n’est pas bon, indique Anick Dupuis. Les agents de voyages s’occupent de conseiller le client. Ils s’occupent aussi du service après-vente. Les fournisseurs ne les payent que quand ils font une vente. Leur verser une commission coûte certainement moins cher aux fournisseurs que d’affecter un employé à temps plein au même travail ! »
Dialoguer
Malgré tout, à l’instar des associations, les dirigeants VED privilégient la conversation à la confrontation.
« Je ne crois pas qu’un boycott serait la solution, affirme Richard Villeneuve. Nous parlons aux fournisseurs concernés. Nous avons engagé un dialogue avec certains d'entre eux au sujet des tarifs famille et amis. »
Lors de ces échanges, les dirigeants VED ne demandent pas aux fournisseurs l’abandon total de cette pratique.
« Nous leur demandons qu’elle soit mieux encadrée. Ces tarifs ne poseraient pas problème s’ils ne s’appliquaient véritablement qu’aux parents, aux frères et sœurs, aux enfants et aux conjoints… – ainsi qu’aux amis lorsque ceux-ci voyagent avec l’employé qui leur a fourni son code », mentionne Richard Villeneuve.
Mais preuve est faite que ce n’est pas toujours le cas, et ce, chez plus d’un fournisseur.
« C’est particulièrement désolant dans les cas où des agents travaillent sur un dossier, et que la vente leur échappe à la fin en raison de cette pratique », admet M. Villeneuve.
Puisqu’il s’agit d’un dialogue, que répondent les fournisseurs aux observations de VED ?
« Ils nous disent que les cas que nous leur soumettons sont des exceptions, que le nombre d’abus est négligeable, qu’ils vont parler à l’employé à l’origine du cas... », indique Anick Dupuis, sans cacher un brin de scepticisme.
Cas concrets
Pour bien évaluer l’ampleur de la problématique, les dirigeants de VED ont demandé aux proprios participant à la rencontre des propriétaires dans le cadre du congrès de leur rapporter chaque nouveau cas auquel eux ou leurs employés seraient exposés.
Par le passé, VED a déjà soumis à des fournisseurs des cas concrets d’abus dont ses membres ont été victimes.
« Dans certains cas, les fournisseurs ont accepté de rembourser aux membres la commission qu’ils avaient perdue », révèle Anick Dupuis.
Mais même quand l’histoire finit bien, les dirigeants de VED conviennent qu’il vaudrait mieux prévenir le problème en amont plutôt que de le guérir après coup.
C’en prend un premier !
Anick Dupuis s’encourage avec une anecdote qui lui a récemment été rapportée par un membre du réseau : l’employé d’un fournisseur aurait été mis à l’amende par son employeur pour avoir partagé son code avec des gens qui ne faisaient pas véritablement partie de ses proches.
« Nous devons encore confirmer cette histoire. Mais si c’est bien arrivé, ça pourrait peut-être marquer le début de quelque chose », avance-t-elle.
La VP de VED émet l’hypothèse qu’un fournisseur décidant de rompre publiquement avec les pratiques abusives entourant les tarifs famille et amis y trouverait largement son compte puisqu’il gagnerait l’appui de tous ceux, au sein de réseau de distribution, qui souhaitent transiger avec des partenaires dont les pratiques d’affaires sont respectueuses à leur égard.
« Ç’a en prend un pour amorcer le changement. Et si un premier se manifeste, sans doute que d’autres vont lui emboîter le pas ! », conclut Anick Dupuis.
On ne peut que le souhaiter !