Après 41 ans dans le voyage, Manon Doucet prend sa retraite: des projets plein les valises!

Peu après son retour d’une croisière de 111 jours à bord du Nautica d’Oceania Cruises, Manon Doucet a surpris l’industrie lundi (14 juillet) en annonçant son départ à la retraite.

Dans un message publié sur Facebook, elle explique que son long périple de quatre mois en mer lui a procuré beaucoup de bonheur, des souvenirs plein la tête… mais aussi le temps de réfléchir !

« Après 41 ans d’une carrière riche en expériences, en rencontres et en défis passionnants, le moment est venu pour moi de tourner une page importante de ma vie professionnelle », déclare-t-elle.

Un nouveau rythme

« Ce voyage m’a permis de réaliser que je souhaite maintenant adopter un nouveau rythme », confie à PAX celle qui occupait jusqu’à tout récemment le poste de conseillère en voyages et d’organisatrice de groupes pour Club Voyages Solerama / Voyages Paradis.

Une chose est claire : Manon Doucet ne parle pas de semi-retraite, mais bel et bien de retraite.

Cela dit, elle ne rompra pas complètement les liens avec son agence ni avec l’industrie. Elle continuera notamment de créer et d’accompagner des groupes, une activité qu’elle affectionne particulièrement, et demeure ouverte à l’idée de petits mandats à titre de consultante.

Par contre, elle ne se voit plus du tout retourner aux ventes. « Le dossier d’un client, c’est tellement important. C’est une belle et grande responsabilité. Mais ça peut parfois être lourd à gérer. Je ne veux plus ça ! »

Lors d’un voyage, explique-t-elle, tant de choses peuvent survenir sur lesquelles le conseiller n’a aucun contrôle. Et que le problème vienne du voyagiste, de l’hôtelier, du transporteur, de la météo ou même d’une pandémie, « ça retombe toujours sur nous, parce que c’est nous qui sommes le contact avec le client ! » dit-elle.

Ça, elle sait que ça ne lui manquera pas…

En revanche, Manon Doucet sait déjà que certaines choses vont beaucoup lui manquer… à commencer par le contact avec les clients justement ! Elle confie que peu de choses la satisfont autant que de concevoir, dans les moindres détails, un voyage de rêve pour ses clients – et de constater leur satisfaction à leur retour.

Un long parcours du côté fournisseur et détaillant

Diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), Manon Doucet a commencé sa carrière comme guide en autocar pour des groupes du troisième âge visitant le Québec, l’Ontario et les Maritimes. Elle s’est ensuite impliquée dans l’organisation de ces circuits, une expérience qui a éveillé son intérêt pour les voyages de groupe.

Elle a ensuite travaillé en agence, puis au service des réservations chez un voyagiste (Jet Vacances) afin de se familiariser avec les produits Sud, avant de retourner en agence – d’abord dans une agence anglophone de Ville Saint-Laurent, pour améliorer son anglais, puis dans une agence à Saint-Eustache.

Après quelques années, elle est retournée du côté des fournisseurs, comme représentante des ventes chez Américanada. De 2007 à 2017, elle a occupé plusieurs postes au sein de la famille Transat, notamment chez Transat Découverte, TTC puis TDC.

Elle est devenue propriétaire en 2017, lorsqu’elle a eu l’occasion d’acheter une agence qu’elle estimait avoir un fort potentiel : Club Voyages Solerama. Elle l’a vendue en 2024 à Malik Hadid, propriétaire de cinq agences Voyages Paradis, tout en continuant d’y travailler comme conseillère en voyages et organisatrice de groupes.

Un regard sur les deux côtés de l’industrie

« J’ai eu une carrière incroyable. Vraiment, j’ai eu de la chance ! » déclare Manon Doucet, en soulignant que son expérience à la fois du côté des détaillants et des fournisseurs lui a permis d’acquérir une vision plus globale de l’industrie.

Elle se garde bien de dire quel côté elle a préféré. « J’ai beaucoup aimé les deux expériences. J’ai travaillé fort des deux côtés, et j’ai beaucoup appris des deux côtés ! »

« Parfois, les conseillers comprennent mal la réalité des fournisseurs. Et vice-versa. Moi, j’ai autant défendu les agents de voyages quand j’étais du côté des fournisseurs que j’ai soutenu les fournisseurs quand j’étais en agence ! » résume-t-elle.

Fiertés et réflexions professionnelles

Parmi les moments marquants de sa carrière, Manon Doucet évoque avec émotion les deux prix remportés dans le cadre des Trophées Uni-Vers de l’AAVQ.

« À deux reprises, mon agence a remporté le prix de l’agence de l’année, en plus d’avoir été en nomination à plusieurs reprises. Ça me touche d’autant plus qu’il s’agit d’un prix basé sur le vote des fournisseurs. »

Malgré ses succès et sa longue expérience, Manon Doucet se garde de prodiguer des conseils à ses confrères et consoeurs, se contentant d’insister sur l’importance de s’adapter dans un secteur en constante transformation.

« Il faut toujours penser à se renouveler. Il faut constamment se demander comment s’ajuster aux nouvelles réalités, aux nouveaux besoins de la clientèle… et réfléchir à comment on pourrait être meilleur ! »

Elle ajoute : « Personnellement, je crois beaucoup en la spécialisation. Je pense que le développement de compétences spécifiques permet de se démarquer, et que ça demeurera une des clés du succès dans notre domaine. »

Une retraite active et bien remplie

Comment Manon Doucet entend-elle occuper son nouveau temps libre ? La réponse ne surprendra personne : « Avec beaucoup de voyages ! »

Elle a déjà plusieurs projets en tête. Dès la fin septembre, elle repartira en croisière en Europe avec un groupe de Groupes et cie, qu’elle accompagnera. En octobre, elle se rendra au Pérou pour préparer un voyage de groupe en Amazonie prévu en 2027. Au début de novembre, elle prévoit deux semaines de repos en Guadeloupe. Pour 2026, elle envisage un séjour en Italie, suivi d’un autre au Japon…

Dans son message sur les réseaux sociaux, Manon Doucet conclut : « De beaux voyages et aventures au programme, un été qui me réchauffe le cœur, une famille et des amis pour l’amour et l’amitié… et 7 jours qui porteront le même nom : dimanche. » Elle précise également que son blogue reste actif et qu’il lui reste « toute l’Afrique » à raconter.