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VOX POP : conseiller en voyages, un métier d’avenir ?
Si une jeune personne vous confiait qu’elle songe à entamer une carrière comme conseiller en voyages, l’encourageriez-vous ? La décourageriez-vous ? Contre quoi la mettriez-vous en garde ? PAX a posé la question à quelques membres de l’industrie.
Ginette Côté (Voyages Nouvelle Escale, Chicoutimi)
Quand ça arrive, j’essaie d’abord de connaître les motivations de cette personne. Si, par exemple, elle me dit que sa principale motivation, c’est de voyager, je lui recommanderai sans doute d’envisager une autre carrière.
On ne fait pas que voyager quand on est conseiller en voyages ! On fait ça pour rendre d’autres gens heureux, pour réaliser leurs rêves. Vendre des voyages, c’est vendre du rêve. Mais c’est surtout de la vente qu’on fait. C’est ça qui doit nous motiver.
Il y a un problème de relève actuellement dans notre industrie. Ça prend une relève. Mais quand des gens pensent à faire le métier que je fais depuis 27 ans, il faut leur donner un portrait juste de ce qui les attend. Il faut leur dire la vérité. Le métier de conseiller n’est pas toujours facile !
Quand je me rends compte que la personne envisage le métier pour les bonnes raisons, je fais tout ce que je peux pour l’aider, l’encourager. Depuis quelques jours, une stagiaire du Collège April-Fortier est avec nous. Je suis très heureuse que quelqu’un de la région fasse son stage chez nous !
Pierre Beauparlant (Voyages Nouveau Monde, Joliette)
La situation se présente régulièrement. Ma réponse aurait sans doute été différente il y a quelques années, mais si un jeune me demande conseil aujourd’hui – avec tout ce qui se passe ! –, je le découragerai.
Les changements législatifs qui ont aboli la distinction entre le permis de voyagiste et le permis d’agent de voyages il y a quelques années ont complètement changé la donne. Aujourd’hui, les t.-o. sont nos concurrents et se comportent comme tels.
Ça fait 30 ans que je suis dans le domaine. J’ai connu les belles années comme agent de voyages. Au début des années 1990, on avait des commissions à 15 % et les clients faisaient confiance aux agents de voyages. C’était avant l’Internet. C’est beaucoup moins facile aujourd’hui de se bâtir une clientèle et de la fidéliser. En plus, n’importe qui peut se prétendre conseiller en voyages simplement en obtenant la certification de l’OPC.
Bref, je ne recommanderais plus de devenir agent de voyages à temps plein. Agent extérieur, peut-être… mais je recommanderais de garder l’autre job !
Quoi qu’il en soit, il y a de fortes chances qu’on ne m’écouterait pas ! Les personnes qui songent à faire le métier disent toutes qu’elles ont la passion du voyage. À mon avis, ça ne suffit pas : tous les voyageurs ont la passion du voyage. Posez la question aux clients et ils vous le diront.
Sylvie Labonne (Voyages Marco Polo, Montréal)
Ça dépend de ce que recherche cette personne, de ce que sont ses buts. Si son but est de faire beaucoup d’argent facilement, je lui dirais de faire une croix là-dessus. Même réponse si son but est essentiellement de voyager. Parce que voyager, ce n’est pas ça, l’essence du métier.
Par contre, l’ouverture sur le monde, la curiosité face aux autres peuples et aux autres cultures font bel et bien partie des prérequis. Être conseiller, c’est vouloir partager ses connaissances avec les autres pour les aider à vivre leurs rêves. Si leur principale motivation, c’est ça, je dis «go» !
Ensuite, je leur recommanderais de bien choisir l’entreprise avec laquelle ils travailleront. Ils préféreront probablement travailler dans une agence qui leur permet de toucher à plusieurs types de voyages que dans une autre, très spécialisée, où ils auront l’impression de travailler dans une manufacture, sans rien apprendre de nouveau.
Cela dit, alors que j’entame ma 37e année dans l’industrie, je continue de croire qu’on aura toujours besoin d’agents de voyages. En ce sens, c’est un métier d’avenir, oui. J’ai déjà essayé d’autres domaines et je suis toujours revenue à celui du voyage. Et je ne suis pas pressée de prendre ma retraite !
Sylvie Gagnon (Voyages Belaro, Mirabel)
Je l’encouragerais, sans hésiter. Il y a de la place pour tout le monde ! Sauf qu’ensuite, il faut faire le vrai travail d’un conseiller. Alors que plusieurs voyageurs trouvent qu’ils peuvent se débrouiller eux-mêmes en faisant des recherches et réservant en ligne, c’est important que le conseiller aille plus loin, qu’il propose des options auxquelles au voyageur n’a pas pensé.
Des gens me disent parfois qu’ils songent à devenir conseillers pour voyager gratuitement. Je leur réponds que ce n’est pas si simple ! Il faut choisir ce métier pour les bonnes raisons. Et faire beaucoup d’argent n’en est pas une non plus !
Il faut aussi bien choisir avec qui on travaille. Il faut se sentir sur la même longueur d’onde que l’agence avec qui on collabore, il faut se sentir appuyé par l’agence, surtout si on est agent externe comme je le suis.