Politique en matière de cookies

Afin de vous offrir une service optimal, ce site utilise des cookies.
En utilisant notre site, vous acceptez notre utilisation des cookies. En savoir plus

Samedi,  5 octobre 2024   6:05
« Monsieur le premier ministre, qu'avez-vous à dire aux conseillers en voyages ? »

Conseillère en voyages chez Voyages Belaro à Mirabel mais également blogueuse (en cheffe) pour blogueetvoyage.com, Marie-Soleil English récemment publié un texte dans lequel elle interpelle directement le premier ministre du Québec, François Legault.

« Nous sommes 12 662 conseillers en voyages qui attendent un appui, un soutien de la part de notre premier ministre qui connait pourtant notre réalité puisqu'il en a fait parti », explique-t-elle à PAX. 

Elle lui reproche son silence en six mois de crise face à des conseillers qui ont « affronté de plein fouet la déception des clients, vos milliers de citoyens », ainsi que  l'absence de plan de soutien et de reprise par le gouvernement provincial.

Déçue et dans l'attente d'une réponse, « telle une professionnelle abandonnée qui tend encore l'oreille à défaut d'avoir perdu tout espoir. », Marie-Soleil English espère que le message arrivera à lui, sous une forme ou une autre. Qui ne tente rien n'a rien ! 

Nous avons donc choisir de reproduire ci-dessous son texte avec son aimable autorisation.


Cher monsieur le premier ministre du Québec,

Ça va faire six mois. Six mois que vous vous adressez à la population jour après jour, parlant de chaque domaine, de chaque métier, jasant de statistiques et de relance économique en saluant au passage les Québécois et Québécoises qui ont été affectés de près par la COVID-19.

Bravo de faire face à ça, ça prend une grande étoffe, mais là, je dois vous avouer que depuis des jours, voir des mois, j'attends sagement que vous parliez des 12 662 conseillers en voyages du Québec. Ceux-là qui, comme vous le faites, ont été laissés de côté par l'Office de la Protection du Consommateur à qui on paie nos permis pour, soi-disant, « protéger » nos clients. Cet office, branche de votre gouvernement, qui détient un « Fonds d’indemnisation aux clients d'agents de voyages » (FICAV), qui m'a l'air d'avoir été mis là pour faire beau sur nos factures et dont l'administration se cache je ne sais où. Pas un mot sur nous, les conseillers en voyages qui, tout autant que nos compagnies aériennes et nos grossistes, ont affronté de plein fouet la déception des clients, vos milliers de citoyens. Nous, les 12662 conseillers (sûrement beaucoup moins nombreux maintenant) à qui vous n'avez donné aucun outil, aucun soutien.

Votre silence me déçoit, sachant d'autant plus que vous connaissez très bien le domaine.

Qu'est-ce qu'on a fait de si affreux pour être placé aux oubliettes? Qu'est-ce qu'on a fait aux médias pour qu'ils vomissent des articles trop souvent bidons, nous plaçant responsables de l'emprise de l'argent de nos clients, vos contribuables? Vous avez travaillé dans le domaine, était-ce si difficile de prendre deux minutes pour venir à notre défense? Il fut un temps où nous collaborions, l'avez-vous oublié?

C'est quoi notre plan de relance à nous? On attend que le petites agences tombent bien comme il faut? C'est tout?

Je comprends qu'il y a eu d'autres priorités au départ, mais là il me semble que six mois plus tard, un minimum de soutien ne serait pas de trop!

J'en ai assez.

Je sais bien que vous n'êtes pas derrière toutes les décisions, entres autres celles décidées par le gouvernement canadien, mais c'est aussi vous, notre voix vers ce gouvernement-là, non?

Peut-être que j'ai manqué quelque chose, mais je ne comprends rien de ce qui se cache derrière votre silence à l'égard de notre profession.

Et ça me déçoit. Au point de vous écrire cette lettre qui ne vous parviendra jamais. Comme un athée priant le ciel à défaut d'avoir perdu tout espoir.

Dans notre domaine, il n'y a pas de compétiteurs, que des collègues. Je vous promets qu'on est des milliers à en arracher, à espérer, à se questionner sur la suite. Fin mars, je publiais un article sur notre réalité, j'avais le morale à terre et j'avais besoin de le partager. 

LIRE PLUS -  Être conseiller en voyages au temps de la COVID-19 : une agente témoigne

Vous aimez les statistiques? Cet article-là a été ouvert plus de 55 000 fois par des adresses IP différentes. Pour un petit blogue comme moi, c'est immense, mais ça me montre surtout que c'est plus de 55 000 personnes qui se demandaient déjà en mars, quel serait l'avenir de notre profession.

Qu'avez-vous à nous dire maintenant? Je vous écoute, telle une professionnelle abandonnée qui tend encore l'oreille à défaut d'avoir perdu tout espoir.

Indicateur