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Jeudi,  12 juin 2025   17:20
Le patrimoine du Soudan, victime collatérale d’un conflit meurtrier
Le temple d'Amon à Naqa, au Soudan. [UNESCO]


L'UNESCO a récemment tiré la sonnette d'alarme sur le danger croissant de pillage et de trafic illicite du patrimoine culturel du Soudan, dans un contexte où le pays fait face à un conflit meurtrier.

Bien que moins médiatisé que les conflits Israël-Hamas ou Ukraine-Russie, le conflit soudanais a des répercussions graves, non seulement sur la population, mais aussi sur le riche héritage historique du pays.

Plutôt méconnu des touristes, le Soudan n’en possède pas moins des trésors culturels inestimables, aujourd'hui menacés par les violences et l'instabilité.


Des trésors menacés par un conflit

Depuis avril 2023, les hostilités en cours ont considérablement déstabilisé le pays. Les musées et sites patrimoniaux du Soudan sont la cible de pillages par des groupes armés, en particulier le Musée national du Soudan à Khartoum, qui conserve des artefacts précieux remontant à des millénaires

L’UNESCO, qui coordonnait la restauration de cet établissement grâce à un financement de l’Italie, a exprimé sa préoccupation face à ces actes. Ce musée abrite des antiquités, des statues, ainsi que des objets archéologiques d'une valeur historique inestimable.

Des collections du Khalifa House Museum et du Nyala Museum ont également été signalées comme volées, ce qui souligne la gravité de la situation.

En réaction, l'UNESCO appelle la communauté internationale, ainsi que les acteurs du marché de l'art, à ne pas participer à l'acquisition ou au transfert de biens culturels soudanais.


Emballage d'objets et surveillance par satellite

Pour tenter de contrer ces risques, l'UNESCO a déjà commencé à mettre en place des mesures d'urgence.

Ces efforts incluent l'emballage et la mise en sécurité d’objets menacés dans cinq musées archéologiques soudanais : le Musée de Kerma, le musée de Gebel Barkal, le Red Sea Museum, le musée de El Damer et le musée de Sannar. Plus de 1700 objets ont été inventoriés et numérisés.

Par ailleurs, l'UNESCO surveille, grâce à des images satellites, l'état de sites inscrits au Patrimoine mondial comme « Gebel Barkal et les sites de la région napatéenne » et les « Sites archéologiques de l'île de Méroé ».

L'UNESCO prévoit également de renforcer la formation des forces de l’ordre des pays voisins du Soudan pour mieux prévenir les trafics.


Soutien aux artistes soudanais

En plus de protéger les artefacts culturels, l'UNESCO a créé un centre à Port-Soudan pour soutenir les professionnels de la culture déplacés par le conflit. Ce centre leur permet de continuer à travailler, à partager des compétences et à interagir avec la communauté locale, malgré les circonstances difficiles.


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