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Samedi,  8 novembre 2025   11:36
En croisière sur la Seine de Honfleur à Paris

Invité par Transat Découvertes et CroisiEurope, notre journaliste effectue actuellement une croisière sur la Seine de Honfleur à Paris, à bord du Botticelli, un bâtiment de 110 mètres de long, d’une capacité de 156 passagers. Les excursions au programme du troisième jour de la croisière lui ont permis d’emprunter la route des abbayes, dans le pays de Caux, et d’explorer les rues tortueuses de la vieille ville de Rouen, capitale de la Normandie. C’était soir de gala et le chef, Laurent Metzer, avait préparé un menu spécial pour l’occasion.

Les ruines de l’église Notre-Dame et du cloître, à l’abbaye de Jumièges.

Le Botticelli était amarré à Duclair, lorsque nous nous sommes réveillés le matin. Le principal mérite de cette petite ville située à 80 kilomètres de l’embouchure de la Seine, est qu’elle constitue un port d’accès idéal pour emprunter la «route des abbayes», aussi surnommée «la route des fruits», parce qu’elle est festonnée de vergers. À Jumièges, nous nous sommes promenés dans les ruines de l’abbaye du VIIe siècle saccagée pendant la Révolution française. Celle de Saint-Wandrille, fondée à la même époque (sous le nom d’Abbaye de Fontenelle), abrite encore une communauté de bénédictins. Ils sont 32. Le plus jeune a 25 ans et le plus âgé 83. 

Façade art-nouveau, à Rouen.

Les constructions d’origine ont été maintes fois ravagées et détruites, au fil des pillages et des incendies. Les bâtiments conventuels datent de période classique et l’église abbatiale est une ancienne grande à charpente de chêne du XVe siècle. Elle se dressait à une soixantaine de kilomètres. Les moines l’ont rachetée et entièrement démontée. Ils ont mis deux ans à la reconstituer pièce par pièce, sur leur propriété où, réaménagée en lieu de culte, elle remplace l’ancienne abbatiale Saint-Pierre démolie à la Révolution.

En fin de matinée, nous sommes rentrés au bateau en traversant une très belle forêt de chênes et de hêtres.

Pendant que nous enfilions le déjeuner (un excellent pâté en croûte suivi d’un poisson, sauce aux câpres), le Botticelli naviguait jusqu’à Rouen, qui est la principale ville de Normandie. Nous avons débarqué vers 15h et, après une marche d’une dizaine de minutes, nous sommes arrivés dans la vieille ville, qui est restée le centre commercial de l’agglomération.

Sur l’emplacement du bûcher de Jeanne d’Arc, place du Vieux-Marché, à Rouen.Comme c’est le cas rue St-Jean, à Québec, un franchisé McDonald, a investi une maison du XIVe siècle, dans la rue du Gros-Horloge, qui est certainement une des artères piétonnes les plus remarquables de France. Heureusement, comme c’est le cas à Québec, la double arche jaune du «M» emblématique n’a pas été brandie au-dessus de la chaussée et le débit de hamburgers et autres gras insaturés se fond discrètement dans l’enfilade de maisons à colombages (en Normandie ils disent «maisons à pans de bois») qui festonnent les deux côtés de la rue. « On en dénombre environ 2 000 à Rouen », nous annonce la guide, dès que nous arrivons place du Vieux-Marché. Là, une immense structure recouverte de tuiles noires évoquant, pour les uns, un drakkar (les Normands sont fiers de leurs ascendances vikings), pour les autres, un dinosaure au corps couvert d’écailles, dresse son échine sur l’emplacement d’une ancienne église rasée par les bombardements, en 1945. C’est l’église Sainte-Jeanne-d’Arc. À l’intérieur, la lumière est filtrée par les vitraux du XVIe siècle récupérés de Saint-Vincent, un autre lieu de culte réduit en cendres, mais dont on avait pris soin de mettre les verrières à l’abri. À deux pas, sur la même place, une croix et un modeste panneau rappelle que celle qu’on appelait « la pucelle d’Orléans » a été brûlée à cet endroit, le 30 mai 1431.

Le Gros-Horloge, à Rouen.Après cette halte place du Vieux-Marché, nous avons remonté la rue du Gros-Horloge, qui doit son nom au cadran astronomique du XIVe siècle surmontant une arche sur laquelle s’appuie le beffroi. Avant d’atteindre la cathédrale, la guide nous a entraînés dans le lacis de petites rues aux maisons des XVe et XVIe siècles. Arrivés devant la façade à deux tours, dont Claude Monet a grimé les dentelles de la façade dans une trentaine de tableaux différents, elle n’a pas manqué de signaler que sa flèche de fonte, qui darde sa pointe à 151 mètres du sol, est la plus haute de France.

« Nous faisons face à des conditions climatiques exceptionnelles pour la Normandie », a-t-elle déploré, avant de nous abandonner devant un glacier qui, cet après-midi-là, faisait des affaires d’or. Le thermomètre indiquait 36 degrés à l’ombre.

Encadrée par le commandant, John Seymour, et par le chef Laurent Metzger, la commissaire de bord, Leila Ergoug annonce la composition du menu de gala.Quand je suis rentré au bateau vers 18h, on venait de déboucher les bouteilles de Crémant d’Alsace, dans le salon-bar. C’était soirée de gala. Le chef Laurent Metzger avait préparé un menu très spécial : bloc de foie gras de canard accompagné d’un caramel aux épices, carré de veau aux échalotes et estragon et, en guise de fromage, un cabécou rôti sur toast, qui précédait une omelette norvégienne flambée au Grand Marnier. Le tout accompagné d’un Gros Manseng des côtes de Gascogne (un vin doux qui m’a fait penser au Montbazillac) et d’un excellent Côtes-du-Rhône-Villages. Pendant que nous étions à la salle à dîner, le bateau a appareillé et entrepris de remonter le cours de la Seine en direction de Paris. 

Lisez aussi les comptes rendus de ses premier et second jours à bord du Botticelli.

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