Transat haussera sa capacité vers l’Europe de 7%

Malgré la concurrence de Rouge, Transat amplifiera son offre aérienne vers l’Europe de 7%, l’été prochain. 

«Nous augmentons sensiblement  la fréquence de nos vols vers nos deux plaques tournantes européennes, qui sont Paris et Londres, mais aussi vers les pays les plus populaires, soit l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal, annonçait Annick Guérard, directrice générale de Transat Tours. La commercialisation de cette capacité accrue sera soutenue par la mise en place d’un réseau de correspondances des deux côtés de l’Atlantique.

«Au Canada, nous déploierons nos Boeing 737 pour assurer des liaisons intérieures vers nos trois principaux hubs, à des heures appropriées pour permettre la correspondance avec nos vols en partance vers Charles-de-Gaulle et Gatwick», expliquait Annick Guérard. «Ainsi, nous proposeront des vols au départ des principales villes du Canada anglais vers Vancouver et Toronto et, au Québec, nous programmerons des liaisons entre Québec et Montréal, pour permettre la correspondance avec nos vols vers l’Europe.» Une liaison Montréal/Halifax sera également mise en place pour offrir la possibilité de correspondre avec les vols Halifax/Londres, les jours de la semaine où la capitale britannique ne sera pas desservie depuis Montréal.

Air Transat s’est également assuré de disposer d’un réseau de correspondances de l’autre côté de l’Atlantique, en ficelant des partenariats avec certains transporteurs européens dont les noms seront dévoilés en janvier. Ce qui permettra notamment d’offrir des tarifs intéressants vers (ou au départ) d’autres destinations européennes que celles desservies par Air Transat. Ainsi, Budapest, notamment, servira de plaque-tournante vers une série d’autres destinations en Europe de l’Est.

Quant à la hausse de capacité, Annick Guérard la justifiait en notant que certains transporteurs européens et, notamment British Airways et Swiss, ont réduit le nombre de sièges qu’ils mettront en marché vers le Canada.

La nouvelle structure tarifaire

En fait, les dirigeants d’Air Transat adoptent progressivement des stratégies de commercialisation qui s’apparentent à celles des grands transporteurs dits «réguliers». Outre la mise en place d’un réseau de correspondance, la nouvelle structure tarifaire à trois niveaux illustre cette tendance. Lancés voici trois mois, les Éco tarifs répondent aux besoins des voyageurs qui veulent disposer de la possibilité de modifier leurs réservations, voire de les annuler (avec les tarifs Eco Extra et Éco Max). «Nous faisons évoluer notre structure tarifaire parce que nous nous rendons compte que, parallèlement aux consommateurs qui recherchent le meilleur tarif, il y a des gens qui sont prêts à payer pour la flexibilité», commentait Annick Guérard.

Ce besoin de flexibilité était déjà partiellement comblé par la possibilité d’atterrir dans une des villes desservies par Air Transat et de prendre le vol du retour dans une autre. Ce qu’en jargon de l’industrie, on appelle «les open jaw» et que les dirigeants de Transat identifient comme «l’option multi-destinations». «Près du quart de nos passagers pour l’Europe – très exactement 22% l’an dernier - achètent des billets multi-destinations», note Louise Fecteau, directrice commerciale de Transat Tours.

Budapest vs Istanbul

Louise Fecteau expliquait que ce n’est pas l’irruption d’Air Canada/Rouge et de Turkish Airlines sur la route qui a incité Transat à suspendre la liaison Montréal/Istanbul :

«Nous avons desservi Istanbul pendant quatre ans et cela a très bien fonctionné, mais nous sentions que la demande pour la Turquie s’essoufflait, notamment parce qu’une bonne partie de notre clientèle y est allée et que la proximité de la Syrie inquiète beaucoup de consommateurs. Nous avons donc retiré Istanbul de la programmation pour y incorporer Budapest. Cette diversification de l’offre fait partie de notre stratégie commerciale. Nous lançons une nouvelle destination si nous estimons qu’elle correspond à une demande et nous la desservons tant que la demande est au rendez-vous. Quand elle s’épuise, nous passons à autre chose.»