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Mercredi,  4 décembre 2024   7:10
À Rabais interdit de vente par les t.o.

Transat, Sunwing, Vacances Air Canada, TMR… les principaux grossistes Sud ont frappé Voyages À Rabais d’un interdit de ventes, depuis vendredi. À tel point que la grande agence en ligne de Trois-Rivières, considérée comme un des plus grands discounters canadiens, affiche sur son site un message de protestation. Seuls quelques rares forfaits, sans identification de fournisseur, restent disponibles à l’achat sur la page d’accueil de Voyagesarabais.com.

«Nos fournisseurs dictent les prix de ventes pour protéger leur réseau de distribution au détriment des agents de voyages», est-il écrit en tête de la page d’accueil du site. «Ils nous empêchent de vous offrir les meilleurs prix et la meilleur offre en nous retirant le droit de les vendre. Le seul moyen est de vous offrir une ristourne postale. Toute tentative créative de vous offrir le meilleur prix au moment de votre achat est pénalisée.»

C’est Sunwing qui a lancé le bal jeudi après-midi, mais les autres grands fournisseurs ont emboîté le pas dès le lendemain matin. Motif : le non respect de la relation «mandant/mandataire». Contrairement aux dispositions de cette règle régissant les méthodes de ventes des détaillants, Voyages À Rabais aurait persisté à annoncer en ligne des tarifs inférieurs aux prix-planchers fixés par les voyagistes, cela malgré plusieurs avertissements. Les dirigeants des fournisseurs que nous avons contactés se montrent très prudents. «Il s’agit d’une question délicate que je préfère ne pas commenter», nous déclarait l’un d’entre eux. Nous avons néanmoins réussi à obtenir des explications de la part de deux d’entre eux, à qui nous avons garanti l’anonymat.

Les pressions qui ont conduit à l’interdiction de vente émanaient des autres grands discounters. «Et pas seulement du Québec», explique un de nos interlocuteurs. «Au Canada anglais, les discounters comme iTravel 2000 étaient furieux. L’un d’eux nous a dit : «S’ils continuent, nous allons le faire, nous aussi!».»

Mais en fait, c’est la méthode détournée d’accorder des ristournes que les voyagistes reprochent surtout à l’agence en ligne de Trois-Rivières. Celle-ci rajoutait une composante (par exemple une petite excursion) aux forfaits et le présentait comme s'il s’agissait d’un produit-maison conçu par À Rabais. Avec un prix réduit, bien sûr! «Ils pensaient ainsi contourner nos règles, mais c’était nos forfaits, pas les leurs. On ne s’en apercevait pas toujours, mais quand il s’agissait d’une exclusivité, ils ne pouvaient plus dissimuler la supercherie», nous a-t-on expliqué chez un des voyagistes contactés.

Il semble que les autres grandes agences en ligne québécoises, dont certaines se contentent d’accorder des rabais sous une forme détournée (coupons d’achats ou remises postales) aient aussi exercé des pressions sur les fournisseurs. Ceux-ci auraient demandé à Sylvie Myre, présidente de Voyages À Rabais de cesser ces pratiques. En vain ! «Malheureusement, cela tourne au bras de fer», nous confiait l’un d’eux. Pourtant, nous avons été patient. Mais là, si nous n’agissions pas, toutes les autres grandes agences en ligne du Québec et du Canada allaient suivre l’exemple et ç’aurait été la fin de la relation mandant-mandataire, qui a permis de maintenir un certain équilibre au sein de la concurrence. Nous nous attendions à une baisse des ventes, parce que À Rabais est très actif à cette période de l’année. Assez curieusement, le volume de ventes enregistrées vendredi et ce week-end a dépassé nos attentes. Il y a d’autres agences, au Québec, traditionnelles ou En Ligne!»

Il nous a été impossible de rejoindre Sylvie Myre, président de Voyages À Rabais pour recueillir ses commentaires. Au moment de mettre en ligne, elle n’avait pas retourné notre appel.

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