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Ottawa clarifie sa politique d'investissement dans les aéroports; YUL, YYZ et le CAC applaudissent!

Le gouvernement du Canada a publié un nouvel énoncé de politique sur l'investissement dans les aéroports du Réseau national d'aéroports (RNA), visant à encourager le développement des infrastructures et à faciliter l'accès à des sources de financement privé.
Cette annonce faite le 7 mars a été accueillie favorablement par les principaux acteurs du secteur aéroportuaire, notamment ADM Aéroports de Montréal, l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA) et le Conseil des aéroports du Canada (CAC).
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Une vision à long terme pour les infrastructures aéroportuaires
Ottawa fait valoir que sa nouvelle approche vise à permettre aux aéroports canadiens de mieux planifier leur développement et d'accéder à des capitaux privés. En facilitant l'implication d'investisseurs dans les infrastructures aéroportuaires, on espère renforcer la croissance économique et répondre à la demande croissante du transport aérien au Canada.
« À mesure que notre secteur aérien poursuit sa croissance, des investissements provenant de diverses sources seront essentiels pour que nos aéroports puissent répondre aux besoins de la population canadienne », a déclaré François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie – qui a annoncé la nouvelle au nom de la ministre des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand.
Une stratégie pour renforcer les investissements
Le gouvernement rappelle que le RNA comprend 26 aéroports, dont 22 sont gérés par des administrations aéroportuaires privées et sans but lucratif. Bien que ces entités fonctionnent de manière indépendante, leurs aéroports sont situés sur des terrains loués par le gouvernement.
L'énoncé de politique met en avant plusieurs mesures pour attirer des investissements, notamment par le biais de sous-locations, de contrats de sous-traitance et de filiales. Il prévoit également la possibilité de prolonger les baux des aéroports, une demande de longue date des exploitants aéroportuaires.
ADM voit l'initiative d'un bon oeil
ADM a souligné voir le nouvel énoncé de politique sur l'investissement dans les aéroports du RNA comme une opportunité de mieux planifier ses investissements futurs. L'organisation, qui est engagée dans son Plan de vol 2028 pour moderniser l'aéroport Montréal-Trudeau (YUL), considère que la clarté apportée aux mécanismes de financement privé favorisera ses projets d'expansion.
« Je salue l’intention exprimée par le gouvernement fédéral d’entamer des négociations sur la prolongation du bail liant ADM à celui-ci. Notre organisation est d’ailleurs prête à entamer ces discussions dès maintenant, alors qu’une telle prolongation faciliterait la réalisation de l’ensemble de nos projets d’expansion et de modernisation sur un horizon de 10 à 15 ans, en offrant une plus grande certitude à nos investisseurs », a déclaré Yves Beauchamp, PDG d’ADM.
« En parallèle, nous accueillons favorablement les clarifications apportées sur la flexibilité dans les sources de financement disponibles aux autorités aéroportuaires. ADM est ouverte à explorer des modèles de financement innovants avec des investisseurs institutionnels privés, tel que les fonds de pension canadiens, afin d’accélérer les investissements sur ses installations au bénéfice des usagers et de la collectivité », a-t-il ajouté.
La GTAA approuve
Dans le même esprit, l’organisation qui exploite l’Aéroport international Pearson de Toronto a souligné l'importance de cet énoncé de politique pour soutenir son plan d'immobilisations Pearson LIFT, un programme de modernisation destiné à améliorer l'expérience des passagers et la connectivité de l'aéroport. Deborah Flint, présidente et chef de la direction de Toronto Pearson, a mis en avant le potentiel de cette initiative pour favoriser l'innovation et la durabilité des infrastructures.
Le CAC également favorable
De son côté, le Conseil des aéroports du Canada a également accueilli favorablement cette annonce. Le CAC rappelle que, depuis leur privatisation dans les années 1990, les aéroports canadiens ont investi plus de 30 milliards de dollars dans leurs infrastructures. Selon Monette Pasher, présidente de l’organisation, la possibilité d'une prolongation des baux offrira une stabilité financière nécessaire pour attirer des investisseurs institutionnels, notamment les fonds de pension.
Une voix discordante : Unifor
Pour sa part, Unifor a dénoncé l’énoncé de politique du gouvernement fédéral, lui reprochant d’ouvrir la porte à une plus grande privatisation des aéroports du Canada, ce qui pourrait entraîner une hausse des coûts pour les voyageurs, une baisse des salaires et une diminution de la sécurité publique.
Le syndicat qui représente 16 000 membres dans le secteur de l’aviation au Canada exhorte donc les administrations aéroportuaires à ne pas conclure de nouveaux partenariats avec des entités privées dans le cadre du modèle de gouvernance actuel.