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Mercredi,  11 septembre 2024   15:43
Lufthansa crée une commotion dans l’industrie

La décision de Lufthansa d’imposer une surcharge de 16 euros (22,50 $ Can) sur toutes les réservations pour des vols européens enregistrées via les GDS (les systèmes de réservations automatisées) soulève un tollé dans l’industrie.

La mesure, introduite sous le nom de «Distribution Cost Charge» (ou DCC), qui deviendra effective le 1er septembre, est perçue comme une tentative d’éliminer les Sabre, Galileo et autres Amadeus du processus de distribution.

 Le Groupe Lufthansa, qui inclut également Swiss, Austrian Airlines et Brussels Airlines, ne s’en cache pas. Dans le communiqué émis pour la circonstance, le groupe indique que ses coûts de distribution via les GDS s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros, chaque année.

Une partie du problème tient au fait qu’une bonne proportion des revenus est maintenant tributaire des services auxiliaires (sélection de sièges, coûts d’enregistrement des bagages, etc…) et que les systèmes ne sont pas adaptés pour permettre aux usagers des GDS de réserver et facturer ces services.

Lufthansa veut donc que les agents de voyages réservent directement les vols sur son site www.lhgroup-agent.com ou sur les sites de ses filiales Swiss, Brussels Airlines et Austrian.

Du côté des associations d’agents de voyages, les voix commencent à se faire entendre. On invoque notamment le fait qu’en recourant directement aux sites des compagnies aériennes, il ne sera plus possible d’obtenir de grilles comparatives de tarifs et de faire automatiquement le lien avec les systèmes comptable (le back office) utilisés par les agences de voyages.

Dans un communiqué émis ce matin, l’ACTA estime que des méthodes de distribution basées sur le Web ne peuvent fonctionner aussi efficacement que les GDS et que les transactions ne peuvent plus être traitées via le BSP.

«Nous trouvons décourageant que le groupe Lufthansa ne puisse pas trouver une autre structure pour absorber les coûts de distribution de 16 €», peut-on lire dans le communiqué.

«Transférer ce coût à l’agent, ou en le forçant à utiliser une autre plateforme de réservation, aura une incidence majeure sur la vente de rapide de produits Lufthansa. Nous ne comprenons tout simplement pas pourquoi Lufthansa adopte une telle mesure de vente, soit une qui soit encore plus difficile et chère auprès de la communauté des agences de voyages.»

Du côté de l’AAVQ (Association des agents de voyages du Québec), le président, Jean Collette, accuse les transporteurs de ne pas savoir où se brancher.

«Dans les soirées de reconnaissance ou de présentation, les compagnies aériennes nous disent que nous sommes leurs alliés les plus précieux,, dit-il. Et puis, ils nous arrivent avec des mesures comme cette DCC qui donnent à penser qu’ils veulent écarter les agences du processus de distribution. Car c’est ce qui risque de se produire. Comment l’agent de voyages pourrait-il justifier l’imposition d’une surcharge de 16 euros, en plus des frais de service qu’il facture à son client? S’il réserve directement sur le site des transporteurs, il s’occasionnera un surcroît de travail, puisque, contrairement aux GDS, les sites Internet des compagnies aériennes ne sont pas intégrés aux systèmes de comptabilité des agences de voyages.»

Les réactions à l’étranger

Aux États-Unis, l’ASTA a qualifié la mesure de «discriminatoire à l’égard des canaux de distribution privilégiés par les agents de voyages». Et en France, le SNAV (Syndicat national des agents de voyages) a dénoncé «…cette décision arbitraire tout à fait contreproductive et préjudiciable aux agences, à leur clients et in fine, aux compagnies qui l’appliqueront».

«Pour les agences la quasi-obligation qui leur est faite de réserver par l’intermédiaire des sites propres aux compagnies entraînera une perte de productivité, des difficultés à comparer l’offre et des problèmes de gestion comptable», déplorait le communiqué émis par l’association.

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