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Faites attention à la fraude !
On ne le répètera jamais assez mais l’industrie du voyage est une des cibles privilégiées par les fraudeurs à travers le monde. Il faut donc rester vigilant en tout temps pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Marie-Hélène Jacques, directrice générale de Groupe Voyages VP, vient tout juste d’en éviter la douloureuse expérience et a décidé de partager son récit avec le secteur.
Une demande de renseignements pour un voyage au Canada a été faite à Groupe Voyages VP par une personne résidant en Angleterre.
Après avoir échangé plusieurs courriels de vérification avec le principal intéressé, celui-ci décide de réserver le voyage pour six adultes. Le montant total du dossier s’élevait à 6103.49$ canadiens.
« Dès que nous avons une demande de voyage qui émane de l’étranger, nous sommes prudents et plutôt que de procéder à un paiement par carte de crédit, nous demandons un virement bancaire auprès de notre établissement financier », nous a expliqué Marie-Hélène.
À la demande de Groupe Voyages VP, le fraudeur ne se laisse pas démonter par les exigences de l’agence et accepte de faire le paiement par virement grâce aux coordonnées bancaires transmises pour payer avant d’effectuer la réservation.
Le lendemain, la personne résidant en Angleterre avise qu’elle s’est trompée dans le montant et que 72 100.91$ US ont été envoyés (par chèque finalement), qu’il faut donc que l’agence contacte sa banque pour pouvoir l’encaisser et qu’ensuite il donnera les procédures pour reverser le montant payé en trop.
« J’ai tout de suite contacté notre institution financière pour savoir si elle pouvait garantir les 6103.49$ du dossier sur ce chèque. J’ai invité mon conseiller à contacter la banque communiquée par le fraudeur qui a confirmé que ce chèque était faux. C’est facile de se faire avoir car le chèque est émis par une banque canadienne et est transmis à notre institution bancaire avec tous les détails de règlement pour être déposé dans notre compte, ce qui peut être considéré comme rassurant car tout semble en règle», poursuit Marie-Hélène.
La tactique de ce type de fraude est de faire encaisser un montant d’argent exagérément trop élevé pour le coût du voyage puis de demander d’envoyer un remboursement du montant trop payé.
Ils reçoivent ainsi l’argent avant que le délai de compensation ne soit passé pour le chèque que nous avons encaissé et le chèque est refusé quelques jours plus tard, voir quelques semaines.
« Donc, il a notre argent, et nous, on a pas les 72 100.91 $ ! Heureusement, dès le départ, nous avions détecté un aspect louche de cette demande et pris des mesures de précaution », conclut la directrice générale.
La fraude, la priorité des associations
Comme le soulignait encore l’ATOQ en juin dernier, la fraude fait partie des dossiers les plus importants de l’association.
Ces tentatives de détournement d’argent affectent toutes les grandes entreprises de l’industrie expliquait alors Joane Tétreault, la présidente de l'ATOQ. Elle insistait d'ailleurs sur la nécessité d’un partage d’expérience et de données entre les différents acteurs, plutôt que de se reposer sur l’action menée uniquement en interne par les entreprises.
L’AAVQ et l’ACTA évoquent aussi souvent ce problème lors des assemblées générales annuelles ou lors de séminaires sur ce sujet afin de présenter les nouveaux types de fraudes et les moyens de lutter contre ce phénomène.
Si la fraude à la carte de crédit reste le moyen le plus utilisé, les voleurs ont de plus en plus raffinés leurs techniques pour déjouer les équipes de surveillance.