Air Canada réagit au vote de grève de ses pilotes: «ça ne signifie pas qu’une perturbation se produira»

Par voie de communiqué, Air Canada a réagi au résultat du vote de grève de ses pilotes annoncé hier (22 août) par leur syndicat, l’Air Line Pilots Association (ALPA).

Rappelons que pas moins de 98 % des pilotes ayant participé au vote ont autorisé leurs dirigeants syndicaux à avoir recours à la grève, si nécessaire, pour en arriver à une entente avec Air Canada. Le taux de participation au vote a été de 98 %.

Vote de grève des pilotes d’Air Canada : ça ne signifie pas qu’une perturbation se produira

D’entrée de jeu, Air Canada souligne accepter le résultat du vote des pilotes d’Air Canada en faveur d’une potentielle grève si l’entreprise ne parvient pas à une entente dans le cadre de ses négociations en cours avec l’ALPA.

« Ce genre de vote fait partie du processus normal de négociation », commente la société, enchaînant aussitôt que cela « ne signifie pas nécessairement qu’une perturbation se produira ».

« Bien au contraire, une grève ne peut pas avoir lieu avant la fin de la période actuelle de conciliation, suivie d’une période de réflexion de 21 jours », insiste Air Canada.

Du même souffle, Air Canada assure maintenir son engagement à l’égard du processus de négociation et continuer de travailler à la conclusion d’une convention collective juste et équitable avec l’ALPA – une convention qui reconnaîtrait la contribution de ses pilotes et assurerait la compétitivité et la croissance à long terme de l’entreprise, précise-t-on.

Pilotes d’Air Canada : des négos en cours depuis juin 2023

Dans le communiqué diffusé hier annonçant le résultat du vote de grève, l’ALPA indiquait pour sa part que les pilotes d’Air Canada seraient en position légale d’entreprendre des moyens de pression à la mi-septembre si aucune entente n’est intervenue avant la fin de la période de réflexion.

L’ALPA mentionnait que les pilotes d’Air Canada travaillent toujours avec des taux de rémunération et des clauses de qualité de la vie qui ont été négociés en 2014. Les négociations en vue de la conclusion d’une nouvelle entente sont en cours depuis juin 2023.

On rappelait que les parties ont eu recours à la médiation privée de janvier à juin 2024, après quoi le syndicat a décidé de déposer un avis de différend et de demander la conciliation parce que les deux parties étaient incapables de s’entendre sur une nouvelle convention collective.

« Nous voulons conclure une entente avec Air Canada et éviter la grève, MAIS… »

Charlene Hudy, présidente du Conseil exécutif supérieur d’Air Canada, soulignait qu’avec leur vote, les plus de 5400 pilotes d’Air Canada ont envoyé un message clair à la direction : « Ils sont disposés à faire tout ce qu’il faut pour conclure une entente à la hauteur de la valeur qu’ils apportent à Air Canada. »

« Notre objectif est d’éviter la grève, et nous demeurons concentrés sur la modernisation du contrat de travail des pilotes d’Air Canada. Nous voulons conclure une entente avec Air Canada et éviter la grève. Mais la direction continue à nous pousser vers la grève à la table de négociation en refusant d’entendre nos demandes en matière de rémunération équitable, de meilleures prestations de retraite et d’améliorations de la qualité de vie. »

« Après plus d’une année de négociation, la direction doit réaliser que si une entente n’est pas conclue, c’est elle qui en sera responsable », a déclaré Charlene Hudy.

Pilotes d’Air Canada : un trésor de guerre de 5 M$US

Les pilotes d’Air Canada se disent prêts à toute éventualité, grâce notamment à une subvention de 5 M$US provenant du trésor de guerre de leur syndicat, un octroi accordé à l’unanimité par le Conseil exécutif de l’ALPA en soutien à la négociation qui en est à l’étape finale.

« Les pilotes d’Air Canada veulent éviter une grève et les perturbations des horaires de vols qui en découleront et c’est pourquoi nous continuons à négocier de bonne foi. La direction d’Air Canada a le pouvoir et les ressources nécessaires pour éviter le déclenchement d’une grève, les perturbations des vols et les dommages à long terme à son image de marque. Tout ce qu’Air Canada a à faire, c’est reconnaître la valeur de ses employés », concluait Charlene Hudy.