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Mardi,  15 octobre 2024   14:39
Air Canada demande une intervention inédite d’Ottawa pour éviter une grève de ses pilotes
[Air Canada]


Air Canada sollicite une intervention inédite pour éviter une grève potentielle de ses pilotes. 

En effet, selon un article de La Presse publié aujourd'hui (12 septembre), la compagnie aérienne demande au gouvernement fédéral d'imposer un arbitrage exécutoire, et ce, avant même que les 5400 pilotes de la compagnie ne déclenchent une grève (laquelle pourrait survenir au plus tôt le 18 septembre).


Une demande d'intervention exceptionnelle

Le reportage signé par Joël-Denis Bellavance et Julien Arsenault évoque une lettre détaillée adressée au ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon. Air Canada y réclame l’utilisation l'article 107 du Code canadien du travail pour résoudre le conflit.

Cet article a été précédemment utilisé pour mettre fin aux grèves dans les chemins de fer. Toutefois, Air Canada propose une approche encore plus préventive en demandant l’intervention avant même le début effectif du conflit.

« Nous notons que l’intervention ministérielle en vertu de l’article 107 n’intervient généralement qu’après un arrêt de travail, peut-on lire dans la lettre. Nous sommes respectueusement d’avis qu’en l’espèce, il serait approprié de ne pas suivre cette pratique », mentionne la lettre d’Air Canada au ministre MacKinnon.


Un « dangereux précédent »... qui reçoit cependant des appuis !

Rappelons que le ministre MacKinnon avait utilisé l'article 107 pour résoudre les conflits chez CN et CPKC, une décision maintenant contestée en Cour fédérale.

Cité par La Presse, l’avocat Marc Boudreau, du cabinet Marceau & Boudreau, qualifie la requête d’Air Canada de précédent « dangereux ». Selon lui, cela pourrait modifier la norme d’intervention en matière de conflits de travail.

Parallèlement, une coalition d’organisations d’affaires au Canada, dont la Chambre de commerce du Canada, a cependant exprimé son soutien à l’intervention. Ces organisations plaident que l’absence d’une résolution rapide aurait des impacts économiques majeurs, affectant non seulement les consommateurs, mais aussi l’écosystème du transport aérien canadien.

L’ACTA presse aussi le gouvernement fédéral d’intervenir rapidement pour faciliter une résolution et éviter un autre défi majeur pour l’industrie du voyage.

« Nos membres reçoivent des appels de partout au pays et du monde entier, de personnes inquiètes des perturbations potentielles de leurs voyages tant attendus ou de déplacements d’affaires essentiels. Cette incertitude menace à elle seule la croissance à long terme de notre industrie. Nous exhortons le gouvernement fédéral à agir rapidement pour soutenir une solution qui garantira la stabilité des plans de voyage et protégera la stabilité de notre secteur », a déclaré Wendy Paradis, présidente de l’ACTA.


Air Canada a prévu des plans d'urgence

Air Canada a déjà planifié des plans d'urgence pour suspendre progressivement la majorité de ses opérations. L'objectif est de limiter les perturbations pour les clients et les employés en gérant de manière ordonnée l'interruption des opérations.

Selon ces plans, une réduction progressive des activités débuterait dès qu'un préavis de 72 heures serait donné. Cette réduction se ferait sur une période de trois jours, avec une interruption totale des vols potentielle dès le 18 septembre. Certaines mesures devaient être mises en place dès le 13 septembre, comme l'annulation de certains forfaits vacances et la mise à l'arrêt de certains appareils.

« Un arrêt ordonné est la seule option responsable à notre disposition. Nous rendons nos plans publics pour que les 110 000 personnes qui voyagent avec nous chaque jour aient un portrait clair de la situation et puissent réduire le risque d'être bloquées en modifiant ou reportant leurs voyages imminents », a expliqué le président et chef de la direction d'Air Canada, Michael Rousseau, en précisant que la compagnie cherche à éviter le chaos récemment provoqué par l'arrêt brutal des activités d'autres transporteurs aériens.

Les plans de la compagnie prévoient de rapatrier l'ensemble de sa flotte de 252 avions avec leurs équipages en vue de la suspension. Cela permettrait de reprendre plus rapidement les services une fois un accord conclu avec l'ALPA. Pendant l'interruption, tous les travaux de maintenance nécessaires seront effectués sur les appareils.

Selon Air Canada, la reprise complète des vols pourrait prendre entre 7 et 10 jours après un arrêt total des activités.


Politique de bonne volonté

Afin de minimiser les impacts pour ses clients, la compagnie a mis en place une politique de bonne volonté, permettant à ceux qui voyagent entre le 15 et le 23 septembre de modifier leurs réservations sans frais ou de recevoir un crédit pour un futur voyage (www.aircanada.com/action).

Tous les vols annulés donneront droit à un remboursement complet que les passagers pourront demander en ligne, au www.aircanada.com, ou sur l'application mobile Air Canada.

Air Canada indique aussi avoir conclu des ententes avec d'autres transporteurs pour offrir des alternatives aux clients concernés. Cependant, la compagnie prévient que les places disponibles seront probablement très limitées.

Rappelons que les vols opérés par ses partenaires régionaux d’Air Canada, notamment Jazz et PAL Airlines, ne seront pas affectés par le conflit potentiel. Ces transporteurs représentent environ 20 % des opérations quotidiennes d'Air Canada.

La suspension des vols affecterait cependant les opérations de fret d'Air Canada Cargo.


Conflit sur les salaires

Rappelons que les négociations entre Air Canada et l’Association internationale des pilotes de ligne (ALPA) sont principalement bloquées sur des questions salariales.

L'ALPA réclame des augmentations de salaire significatives, inspirées par les hausses observées chez les pilotes américains, tandis qu'Air Canada propose une augmentation de 30 % jusqu'en 2027, avec une bonification immédiate de 20 %.


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