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Déclaration obligatoire des émissions: le secteur du tourisme-voyage est-il prêt?
«Le secteur des voyages et du tourisme est-il prêt pour la déclaration obligatoire des émissions ? »
Le WTTC (World Travel & Tourism Council) s’intéresse à la question, alors que la divulgation des informations relatives au développement durable s’apprête à passer de volontaire à obligatoire.
« Comme un marathonien dans les six derniers miles d'une course »
En préambule, le WTTC observe que le secteur des voyages et du tourisme est entré dans l'année 2023 « comme un marathonien dans les six derniers miles d'une course ».
« Il s'est battu pendant près de deux ans contre la pandémie de COVID-19, avant d'être submergé, lorsque la maladie a reculé, par une vague de voyages sans précédent de la part de personnes fatiguées des quarantaines et des bouclages. »
Qui plus est, que de nombreux acteurs du secteur s'efforcent toujours de remplir leurs effectifs pour faire face à cette augmentation significative du nombre de voyages...
Le prochain défi…
Mais comme un défi n’attend pas l’autre, le WTTC croit avoir identifié ce qui sera le prochain défi majeur pour les petites et grandes entreprises du secteur :
- L'accélération de la transition entre les rapports volontaires et les rapports obligatoires en matière de développement durable.
À ce propos, le WTTC explique que la première vague de réglementation obligatoire plus stricte sur la divulgation des informations relatives au développement durable entrera en vigueur en 2024.
C’est à ce moment, en effet, que les nouvelles règles de l'Union européenne en matière de développement durable commenceront à obliger les plus grandes entreprises opérant dans le secteur à commencer à recueillir des données sur les émissions de gaz à effet de serre.
Ces nouvelles règles exigent des entreprises qu'elles soumettent des plans de transition annuels pour réduire les émissions. Leurs plans doivent être conformes à la limitation de l'augmentation de la température de la Terre à 1,5 degré Celsius (un objectif fixé par l'Accord de Paris sur le climat de 2015). En outre, les progrès réalisés pour atteindre ces objectifs doivent être rendus publics chaque année.
Le WTTC précise que, non seulement l'UE a imposé de nouvelles réglementations obligatoires : le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Inde et Singapour ont fait de même. En outre, la Securities and Exchange Commission des États-Unis devrait également adopter dans les prochains mois des exigences similaires.
La bonne nouvelle pour le secteur…
Selon le WTTC, la « bonne nouvelle » pour le secteur est le bénéfice potentiel que les voyages et le tourisme tirent de tous les efforts visant à préserver la nature et le climat hospitalier de la planète.
« Peu de secteurs seront autant confrontés à l'augmentation des phénomènes météorologiques violents et des crises environnementales, ainsi qu'à la disparition de la biodiversité de la Terre, ce qui devrait inciter les entreprises à aller au-delà de la simple conformité », avance le Conseil.
La mauvaise nouvelle : le secteur n'est pas prêt…
Selon le WTTC, face au déluge de nouvelles normes obligatoires, il est temps pour le secteur des voyages et du tourisme d'évaluer le degré de préparation du secteur.
Après avoir interrogé les membres du secteur (en vue d'un rapport qui devrait être publié au quatrième trimestre), le WTTC a cependant conclu qu'il restait un travail considérable à accomplir avant que le secteur ne soit à la hauteur de la tâche…
Un large éventail de préparation
Le WTTC explique que, selon sa nouvelle étude, le secteur des voyages et du tourisme est actuellement responsable de 8,1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Si de nombreuses grandes entreprises du secteur se sont fixé des objectifs de réduction des émissions à l'horizon 2050, un nombre tout aussi important d'entre elles commencent tout juste à réfléchir à la manière d'aborder le changement climatique dans le cadre de leurs activités.
Il existe donc un large éventail de compréhension et de préparation dans le secteur du voyage et du tourisme en ce qui concerne les exigences de déclaration à venir.
« Ça ne sera pas une tâche facile »
« Naviguer dans le paysage de la conformité ne sera pas une tâche facile, en particulier pour un secteur dont les opérations s'étendent sur plusieurs pays et dont les entreprises comptent de quelques employés à des milliers. Même dans une seule juridiction, la complexité de la gestion de multiples filiales, fournisseurs et partenariats sera décourageante », note le WTTC.
Selon le Conseil, ces obstacles sont d'autant plus importants que 80 % des membres du secteur sont des petites et moyennes entreprises disposant de ressources limitées pour investir dans du nouveau personnel et de nouvelles technologies.
Conscient de cette situation, le WTTC inclura dans son prochain rapport un outil destiné à aider le secteur à faire face à ces exigences.
Le manque de ressources, de capacités et d'expertise des entreprises
L'une des préoccupations soulevées par la plupart des participants à l’enquête du WTTC est le manque de ressources, de capacités et d'expertise du secteur pour faire face aux exigences des nouvelles réglementations.
Le Conseil rappelle que, par le passé, dans de nombreuses entreprises de voyage et de tourisme, le personnel chargé du développement durable s'occupait plus volontiers de l'image de marque et du marketing ou des questions opérationnelles que de la comptabilité ou de la collecte de données.
« Toutefois, la conformité à ce type d'informations rigoureuses sur le développement durable dépasse le simple exercice comptable pour devenir un changement de culture à l'échelle de l'entreprise, et les équipes chargées du développement durable ne seront pas en mesure de relever seules le défi qui s'annonce », prévoit le WTTC.
Le défi de la collecte de données
Un autre défi auquel le secteur est confronté est celui de la collecte de données.
En effet, en raison de l'étendue et de la fragmentation des chaînes de valeur de nombreuses entreprises du secteur, il est non seulement difficile de s'assurer que les données sont rassemblées en temps voulu, mais aussi que les informations sur les émissions sont en fait exactes.
En l'absence d'orientations sectorielles, une certaine forme de collaboration sectorielle pourrait s'avérer nécessaire au cours des premières années, avance le WTTC.
Que l'on soit prêt ou non...
Quoi qu’il en soit, « que l'on soit prêt ou non, les réglementations sont arrivées et, en particulier pour les grandes entreprises et les réseaux, c'est maintenant qu'il faut agir », conclut le WTTC.
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