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Vendredi,  6 décembre 2024   18:30
Avec la reprise des voyages, les fraudeurs sont aussi de retour !

Un nouveau client se pointe en personne à votre agence pour acheter un billet entre Montréal et Paris, avec départ dans deux semaines. Il vous fait longuement la conversation. Il est sympa et vous inspire confiance. Il vous fait miroiter l’achat de billets futurs pour lui et/ou sa compagnie… De fait, peu après son départ, il vous rappelle pour des billets qui ne touchent pas YUL, mais deux autres villes… en Afrique !

« Attention : une lumière rouge devrait s’allumer ! » avertit l’ATOQ, qui constate qu’avec la reprise des voyages, les fraudeurs sont aussi de retour.


LIRE PLUS – WestJet met en garde le public contre des pages frauduleuses usurpant son identité 


Ces derniers temps, en effet, plusieurs fournisseurs ont été témoins de situations semblables à celle décrite ci-dessus. PAX s’est entretenu avec la représentante de l’un de ces fournisseurs.

« Dans un des cas, le client a indiqué à son agent avoir besoin d’urgence d’un vol entre Abidjan et Casablanca. Puis d’un autre, le lendemain, entre Dakar et Casa. Et un autre encore le surlendemain... Les dossiers se sont accumulés. Et deux semaines plus tard, on a commencé à recevoir des refus de cartes de crédit », relate-t-elle.

L’agent concerné avait pourtant assuré à notre interlocutrice qu’on pouvait faire confiance à son client… « Même lorsqu’on les avise qu’il s’agit de toute évidence d’une fraude, les agents ont souvent beaucoup de difficulté à l’admettre », mentionne notre interlocutrice.

Elle ajoute que d’autres agents se déresponsabilisent si un client utilise une carte frauduleuse – rejetant erronément la responsabilité sur la banque émettrice, dès que celle-ci leur a fourni un numéro d’autorisation.


« Le voyant rouge ne s’allume plus !

Notre interlocutrice soupçonne donc que la pandémie a émoussé la vigilance de nombreux agents, et ce, qu’ils soient expérimentés ou débutants. « On dirait que le réflexe s’est perdu ! »

« Nous avons même vu une agence accepter la réservation d’un coûteux vol entre Mexico et Hanoi faite à partir de l’application WeChat », s’étonne-t-elle.

Selon elle, toutes les vérifications ne sont donc pas toujours faites en ce qui concerne la carte de crédit et son détenteur. « Pourtant, ce n’est pas difficile de valider le détenteur d’une carte. N’importe qui peut le faire. Pas besoin d’être marchand ! » lance notre interlocutrice.

Évidemment, si on ne fait pas les vérifications de base, on demande encore moins au client de passer à l’agence avec sa carte pour en faire l’empreinte…

Sans surprise, des fraudeurs saisissent l’occasion pour s’introduire dans la brèche.



Les bonnes pratiques, selon l’ATOQ

Devant l’ampleur du phénomène, l’ATOQ juge utile de rappeler les bonnes pratiques pour se protéger des fraudeurs – entre autres (mais pas seulement) dans les cas où le détenteur de la carte n'est pas celui qui voyage; s’il s’agit d’un nouveau client; s’il souhaite voyager vers une destination à haut risque ou à la dernière minute…

« Voici quelques étapes/outils simples et accessibles que vous pouvez utiliser pour vous protéger contre les tentatives les plus flagrantes de fraude. Malheureusement, de nombreuses fois, il y a des cas de fraude qui auraient pu être évités en vérifiant quelques données simples », souligne l’ATOQ.

●  Vérifier la réelle identité du client

Adresse résidentielle : Avec preuve à l’appui (pièce d’identité), demander au client son adresse résidentielle et valider le tout sur Google Maps. « Vous pourriez être surpris et tomber sur une intersection », illustre l’ATOQ.

Numéro de téléphone : Demander au client de fournir un numéro de téléphone à titre de point de contact. Faire une recherche inverse pour valider son adresse à canada411.ca ou à whitepages.com

Médias sociaux : Utiliser les médias sociaux – Facebook, LinkedIn ou canadapeoplefinder – afin de s’assurer que le profil existe et que tout semble normal.


●  Vérifier les cartes de crédit

Évitez les cartes de crédit étrangères : Utiliser le « bin checker » pour obtenir le nom et le pays de la banque émettrice de la carte de crédit. Il suffit d’entrer les 6 premiers chiffres à binlist.net. « Si la carte est émise par une banque étrangère, refusez la transaction », recommande l’ATOQ.

Vérifier les informations sur le titulaire de la carte de crédit : vérifier son nom, son adresse, son numéro de téléphone et/ou son adresse courriel en contactant la compagnie.

  • Visa : 800-847-2911, choisir les options 1, 3 et 2
  • Mastercard : 800-247-4623 (il faudra entrer le numéro de la carte de crédit)
  • Amex : 800-528-2121, choisir option 1, indiquer les choix, option 1

Utilisation de plusieurs cartes de crédit : Un voyant rouge devrait s’allumer si le client fournit différentes cartes lorsque la précédente est refusée, souligne l’ATOQ.


●  Être attentif à l’origine de la demande de réservation

Transaction par téléphone ou par courriel : En cas de doute, l’agent devrait demander au client de passer en agence afin de prendre l’empreinte de la carte de crédit et le faire signer – et valider la signature en même temps.

« Si c’est un cas de fraude, le client ne viendra pas en agence, indique l’ATOQ. Par contre, attention : il pourrait être prêt à vous fournir tous les documents nécessaires, y compris une copie de passeport ! Mais tous ces documents seront faux ! »

Transaction en personne (client à l’agence) : Il pourrait s’agir de la situation décrite au début de ce texte.

« C’est un pattern régulièrement vu par les agences victimes de fraudes. On vous met en confiance, on se fait ami pour que vous baissiez la garde », souligne l’ATOQ, en recommandant la plus grande vigilance.


●  Si le voyageur n’est pas le détenteur de la carte de crédit...

« À moins de connaître votre passager de longue date, sachez que les cas de fraudes ont toujours lieu avec une carte dont le détenteur n’est pas le passager », souligne l’ATOQ. 


●  Gare aux destinations à risque et aux départs de dernière minute

Destinations à haut risque : L’ATOQ observe actuellement que les fraudes touchent plus souvent des billets dont les points de départ et d’arrivée ne sont pas au Canada, mais entre des villes d’Afrique, ou entre le Mexique et l’Asie par exemple.

Par ailleurs, toute destination devient à haut risque si plusieurs des éléments mentionnés auparavant ont été cochés.

Départs de dernière minute : Dans la situation décrite au début de ce texte, le client réserve d’abord un vol entre Montréal et Paris avec départ dans deux semaines, puis d’autres vols avec départs le jour même ou dans les 72 heures. « Et il changera de carte de crédit », précise l’ATOQ, en soulignant qu’un voyant rouge doit alors s’allumer et clignoter très fort.


●  En cas de doute : pas de vente !

« N'oubliez pas : ces personnes sont membres d’organisation criminelle bien organisées et qui connaissent les rouages de notre industrie. Si vous avez un doute, suivez votre instinct ! Partagez vos doutes avec votre patron, un collègue ou avec votre agent de réservation qui pourront vous guider. Mais au moindre doute : pas de vente ! » conclut l’ATOQ.


 




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