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Une traversée de l’Amazonie
Première partie : Une série de bateaux bizarres
Nous avons commencé notre périple à Iquitos au Pérou. Le port est digne d’une carte postale des années 30. Des dizaines de bateaux-barges rouillés, prenant cargo et passagers, s’alignent sur les bords du fleuve. Autour, une fourmilière de porteurs chargés de toutes sortes de marchandises s’affairent entre les camions et les bateaux, courent après une vache en fuite ou haranguent les voyageurs pour les attirer vers leur bateau. Des vendeurs crient en proposant hamacs, eau, fruits, repas complets, journaux et tout autre article enclin à intéresser les voyageurs en partance.
Pêle-mêle mobiles
Difficile de savoir avec exactitude l’heure de départ d’un bateau, encore plus quand il arrivera à destination. Notre premier trajet jusqu’à la frontiere brésilienne devait théoriquement prendre trois jours, mais le premier bateau que nous avons essayé d’embarquer était déjà parti quand nous sommes arrivés au port. Et le lendemain, nous sommes partis avec 18 heures de retard...
Comme pour les croisières, la nourriture est comprise. Nous avions quelques inquiétudes à ce sujet car toute l’eau utilisée sur les bateaux, tant pour les douches que pour la cuisine, provient du fleuve. Les cas de dysentrie ne sont pas rares et, la cuisine faisant fi des normes sanitaires auxquelles nous sommes habitués, nous avions prévu fruits et biscuits. Mais devant les assiettes de riz blanc, fèves et poulet bouilli, j’ai craqué - sans que mon estomac fasse de même. Il faut dire qu’avec les longues heures de voyage passées dans le hamac à lire, regarder le paysage et la vie à bord, les moments des repas sont attendus avec impatience.
3 fronteras
Le lendemain, la bonne nouvelle est qu’un bateau part l’après-midi même pour Manaus. La mauvaise, c’est qu’il pleut à torrent. Nous voyageons en moto-taxi, trempés, sac sur le dos dans des rues noyées sous 10 cm d’eau entre les postes frontières péruviens et brésiliens, en passant par la Colombie pour changer de l’argent.
Mais nous voilà au Brésil ! La première impression, c’est que nous allons devoir prendre des cours de portugais car nous ne comprenons pas un mot. Nous avons bel et bien la sensation d’avoir changé de pays : le bateau paraît luxueux et très propre comparé au péruvien. Il part à l’heure exacte, est équippé d’une télévision satellite, propose un bar sur le pont supérieur, un réfectoire et une cuisine impeccables. Il y a même une serveuse qui passe avec une petite clochette entre les hamacs pour annoncer les repas ! Nous n’en croyons pas nos yeux : le voyage s’annonce agréable.
Ne manquez pas la deuxième partie du reportage mercredi le 4 janvier: Manaus et les hasards du voyage. À suivre...