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BALLADE DANS LES ANDES
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1er jour
Nous prenons le bus de Cusco à Tinqui : 130km et sept heures de route, on se disait donc bien que ça n’allait pas être de l’autoroute, et nous ne sommes pas déçus: la piste poussièreuse monte en lacets, les tournants et les croisements de véhicules venant en sens inverse nous font passer très près du vide, assez pour voir les restes d’un bus qui a dégringolé 200m la semaine passée. Seulement quatre morts, un miracle qui ne nous rassure qu’à moitié. Heureusement, l’animation dans le bus nous divertit des ravins: des poulets se sont échappés de leur carton et gambadent au-dessus de nos têtes ; un vendeur d’une poudre médicinale miraculeuse en vante les mérites, un discours parfaitement orchestré qui tient en haleine tous les voyageurs pendant une bonne heure, et à trois soles le sachet, pour vaincre le cancer, c’était donné ! Arrivé à Tinqui, le village d’où part le trek, nous comprenons vite pourquoi il était nécessaire d’acheter toute la nourriture à Cusco, ici il n’y a rien ou pas grand chose. Les voitures laissent place aux chevaux, un seul téléphone pour tout le village, et la personne en charge ne parle que Quechua, l’ancienne langue des Incas qui reste très pratiquée dans la région.
2ème jour
Au petit matin les chevaux sont prêts, chacun chargé de 50kg et nous partons avec Miguel, notre guide et Hernan et Abrilo, les arrieros. Dès les départ, l’Ausangate se dresse devant nous : un pic blanc avec des glaciers qui descendent de tous les côtés. Selon Miguel, il y a de moins en moins de neige sur le sommet, un autre aspect du réchauffement de la planète ? Il est massif néanmoins. Nous allons en faire le tour en six jours de marche. Et dès le début, ça grimpe ! On repère notre progression à la végétation: des eucalyptus au début, laissent ensuite la place à une espèce de toundra vers 4000m ; au-dessus de 4200m, il n’y a plus que de rares herbes sèches ; à 4600m, il n’y a plus que des rochers. Dans l’après-midi, nous voyons nos premiers troupeaux de lamas et vicuñas ainsi que de grosses oies sauvages. A l’étape du soir, nous installons nos tentes près d’une source d’eau chaude. Une petite piscine en terre à été aménagée par les habitants du village avoisinant. On s’y réchauffe dans une eau à plus de 40°C, ce qui fait toute une différence avec le vent qui souffle à 4600m. Le repas du soir (comme chaque repas) préparé par Hernan, est un festin: beignets de fromage frits, soupe de quinoa et légumes, côtes de porc, frites et pour finir, un entremet à la pêche et un maté de coca !
3ème jour
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4ème jour
Un grand jour, au programme, une passe à 5000m, puis une seconde à 5200m. Evidemment entre les deux, une énorme descente. La première se fait sans trop de difficulté, mais nous arrivons au sommet de la seconde fourbus et essoufflés. Vu d’en haut, le paysage est splendide: nous surplombons des montagnes de toutes les couleurs, bordeaux, vert, blanc, jaune, noire, le tout avec un ciel parfaitement bleu. C’est magique. Nous nous arrêtons pour la nuit dans une vallée traversée de ruisseaux. A côté, dans une maison en pierre et torchis vis seule une jeune fille qui monte tous les jours vers des paturages avec ses 400 moutons et lamas. La vie est rude, ici il n’y a rien, le premier village est à deux jours de marche. Elle se nourrit de viande et de pommes de terre, se chauffe avec du crottin, nous lui offrons du sel et des feuilles de coca, des denrées précieuses.
5ème jour
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6ème jour
Le plus dur est fait, aujourd’hui nous descendons pendant quatre heures en passant à côté de lacs d’une limpidité parfaite, jusqu’à notre dernier camp, qui a la bonne idée de se trouver à côté d’une source d’eau chaude. On va pouvoir se laver ! La journée passe tranquillement à relaxer dans l’eau chaude, avec l’Ausangate en toile de fond. Au village, nous visitons l’école, la seule des environs, où les élève viennent irrégulièrement, en fonction des travaux agricoles à faire. Pour certains d’entre eux, c’est trois heures de marche aller. Les enfants de neuf ans en paraissent six, la directrice nous explique que c’est dû à l’alimentation : ils mangent principalement des pommes de terre et peu de vitamines. Nous distribuons des crayons et petits jouets ramenés de Cusco. Dans certaines écoles des montagnes, ce sont les professeurs qui achètent papier, crayons et livres avec leur salaire.
7ème jour
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Karine Legeron et Rodolphe Lasnes |
Dernier jour, la boucle est bouclée, nous continuons notre descente vers Tinqui. Nous croisons de plus en plus de maisons jusqu’au village. Le bruit des quelques bus, les petites épiceries que l’on trouve bien mieux approvisionnées qu’à l’aller, nous donnent l’impression d’un retour à la civilisation. Dommage que le trek soit déjà fini. Mais aujourd’hui, Hernan a 19 ans et son père nous invite à manger chez eux. Les bières défilent, nous trinquons à Hernan sans oublier de verser un peu de bière par terre avant chaque verre, à la santé de la Pacha Mama (la mère terre). Au menu, pommes de terre déshydratées et Pacha Manka, de l’agneau cuit dans la terre à l’étouffé, délicieux. Puis c’est le retour vers Cusco, de nuit dans un bus bondé, Alicia Delgado, la reine du folklore péruvien plein les oreilles et les images de cette belle ballade bien ancrées dans nos mémoires. Nous allons pouvoir ranger nos bottes de marche au fond du sac, prochaine destination, l’Amazonie.
Rodolphe Lasnes
CONTACTS
- South American Explorer : une association qui fournit pleins d’informations pratiques et des conseils aux voyageurs sur le continent. www.samexplo.org
- Miguel Angel Joue : miguelj24@hotmail.com . Un guide indépendant qui travaille avec South American Explorer depuis plusieurs années. Il peut organiser des treks dans toute la région de Cusco.