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Samedi,  21 juin 2025   1:11
« Est-il éthique de recommander des voyages alors que le monde est aux prises avec une deuxième vague de COVID-19 ? »
Photo : yousef alfuhigi / Unsplash

« Est-il éthique de recommander des voyages alors que le monde est aux prises avec une deuxième vague de COVID-19 ? » 

Le quotidien américain USA Today a posé la question dans un article paru récemment (le 13 novembre). Et l’ASTA ne s’est pas fait prier pour lui répondre !

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« Les prix sont bas, mais les risques sont élevés… »

Dans son reportage, le journaliste Christopher Elliott rappelle qu’il avait auparavant suscité la furie des agents de voyages américains en suggérant à ses lecteurs d’éviter de voyager. « Les prix sont bas, mais les risques sont élevés », disait-il.

« La controverse m’a ouvert les yeux sur une industrie du voyage qui se bat pour survivre et qui est prête à tout pour vous faire voyager à nouveau, y compris peut-être vous exposer à un virus mortel. »

Dans son reportage, le journaliste prend bien soin de citer quelques agents de voyages affirmant qu’il est sûr de voyager en tenant compte de toutes les mesures sanitaires en vigueur… Mais l’article donne surtout la parole à des opposants. 

Un spécialiste de l’éthique affirme ainsi qu’« il est moralement inintelligent de voyager maintenant, surtout pour les loisirs ». Une représentante d’un groupe de défense des consommateurs affirme que « les entreprises de voyages ne pensent qu'à leur propre intérêt »…

L’auteur du reportage avance que les « bonnes agences de voyages » recommandent déjà d’attendre que ce soit sécuritaire avant de voyager. Par ailleurs, il concède aussi qu’il est convenable de planifier dès maintenant des vacances ou un voyage pour l’été 2021.

Mais « si votre agent de voyages omet de mentionner le risque d’infection au coronavirus ou de discuter des risques liés aux voyages, sauvez-vous en courant ! […] Les conseillers qui ne parlent pas de la COVID-19 ne pensent probablement qu’à leurs commissions. »

Or, « les entreprises de voyages doivent placer leurs clients avant les commissions », insiste Christopher Elliott, en concluant qu’il est « clairement inacceptable » de recommander les voyages maintenant.

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La réponse de l’ASTA

L’ASTA (American Society of Travel Advisors) a bien entendu tenu à répondre à l’article du USA Today. Et sans surprise, l'association est tout à fait en désaccord avec la conclusion générale de l’auteur, selon laquelle la vente de tout voyage aujourd’hui est contraire à l’éthique.

L’Association rappelle que, depuis bien avant la pandémie, elle recommande à ses membres d’utiliser des sources d’information tierces objectives pour sensibiliser leurs clients aux risques liés aux déplacements.

Néanmoins, la décision finale de voyager, ou de ne pas voyager, revient toujours au client. Selon l’ASTA, prétendre que la vente de voyage actuellement contrevient à l’éthique, comme le fait Christopher Elliott, ne tient pas compte du fait que chaque voyageur a son propre niveau de tolérance au risque.

Toujours selon l’ASTA, affirmer que la vente de voyage actuellement contrevient à l’éthique ne reconnaît pas non plus le rôle crucial que jouent les conseillers en voyages pour leurs clients lorsqu’un voyage est considéré comme « essentiel ».

« De plus, l’article passe complètement sous silence les mesures sans précédent que les fournisseurs de services de voyage ont déjà prises pour atténuer les risques, tant et si bien que, pour reprendre les termes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les chances d’être exposés [à la COVID] pendant le processus de voyage sont, en fait, relativement faibles à cause de toutes les mesures prises. »

Gestion du risque n’égale pas élimination du risque

L’ASTA observe qu’aucune activité n’est sans risque pendant cette pandémie, à moins de se rester complètement seul chez soi.

« Le virus est hautement infectieux, invisible et se propage involontairement; personne ne le nie. Mais les gens ont repris toutes sortes d’activités de façon responsable en observant les protocoles de sécurité recommandés, notamment en portant des masques et en pratiquant la distanciation sociale. »

Selon l’ASTA, le véritable responsable de la propagation du virus, c'est le fait de ne pas avoir pris les précautions appropriées. Et reconnaître cette réalité, ça vaut mieux que d’accuser des gens qui gagnent honnêtement leur vie en vendant des voyages d’agir de façon contraire à l’éthique, en agitant le cliché selon lequel « ils ne sont là que pour les commissions ».

« Alors que nous attendons tous avec beaucoup d’impatience un vaccin, nous ne pouvons pas espérer réalistement qu’un ou plusieurs vaccins soient largement disponibles avant le courant de l’année prochaine. D’ici là, les gens peuvent voyager et le feront en respectant et appliquant les dernières consignes de santé publique, les tests, les protocoles de santé et de sécurité... »

La gestion des risques ne signifie pas l’élimination totale des risques, insiste l’ASTA.

« Chaque voyageur, pleinement informé par son expert conseiller en voyages, devrait être en mesure de déterminer sa propre tolérance au voyage. À notre avis, appliquer ce raisonnement est plus éthique que de fermer complètement une industrie qui soutient 1 emploi sur 10 au pays. »

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